Ces dernières semaines, avec le carême, de nombreux Animateurs Laudato Si’ à travers le monde se sont mis en mouvement pour encourager l’Eglise a réfléchir à la façon dont nos finances doivent permettre la sortie des énergies fossiles, comme nous y invite le Pape. Tour d’horizon des activités.

Avons-nous transformé Laudato Si’ en actes à travers les finances du diocèse?” Cecile est animatrice Laudato Si’ en France. Durant le carême, elle a répondu à l’invitation du mouvement Laudato Si’ et a interpellé par courrier les responsables de son diocèse sur la question du lien possible entre les placements financiers du diocèse et l’industrie des énergies fossiles. 

En effet, la plupart des institutions catholiques détiennent des placements financiers. Tout investisseur catholique doit veiller à ne pas investir dans des activités immorales, dont les industries de production d’énergies fossiles, puisque, comme le rappelle Laudato Si’, il nous faut “remplacer sans délai les technologies basées sur les combustibles fossiles” (LS165). Dans la mesure où les acteurs de l’industrie fossile refuse de prendre le changement climatique au sérieux et de mettre fin à leurs plans de développement, chaque investisseur catholique devrait cesser de les soutenir financièrement. C’est ce qui s’appelle le “désinvestissement” des industries fossiles, un choix judicieux sur le plan financier, juste sur le plan moral et à valeur prophétique!

Comment faire en sorte que cette invitation trouve une oreille attentive dans chaque insitution ? Tous les catholiques peuvent faire écho à cet appel auprès de leurs communautés locales, encourager leurs dirigeants à prendre les bonnes décisions et les aider à les mettre en œuvre.

Des lettres par dizaines

De nombreux membres du mouvement Laudato Si’ ont profité du carême pour encourager leur évêque à se saisir de cette question. Aux Etats-unis et en France, après avoir participé à un atelier de formation sur le sujet, plusieurs animateurs ont écrit un courrier à leur évêque. Aux Pays-Bas, un groupe de fidèles engagés pour le soin de la création s’est réuni pour rédiger ensemble une invitation aux différents évêques de leur région.

En République Tchèque et en Slovaquie, les membres du mouvement ont également écrits aux évêques, et la discussion peut enfin avoir lieu grâce à l’accompagnement d’animateurs motivés et formés.

Des activités engageantes en Grande-Bretagne

Mais au-delà de courriers, les fidèles ont également pris des initiatives publiques. Au Royaume-uni, par exemple, Anne a organisé une projection du film La Lettre dans sa paroisse. Après le film a eul lieu un échange sur la question de l’impact des finances: à la fois de celle des simples fidèles, mais aussi de l’Eglise. Le Vicaire général était présent et s’est montré sensible.

Différents animateurs Laudato Si’ à travers le pays ont également participé à des veillées de prière organisées à proximité des cathédrales de certains diocèse pour interpeller leurs communautés sur ce sujet. Tout au long du carême, notre partenaire Operation Noah mène une campagne numérique de sensibilisation pour faire avancer le sujet au sein du monde catholique britannique.

Se mettre en mouvement pour une économie de paix

En Italie, le mouvement Laudato Si, avec un ensemble de partenaires comme la province Jésuite, l’Action Catholique ou le mouvement scout, ont fait du carême un moment pour réfléchir à notre dépendance aux énergies fossiles. En appelant chacun à faire un “jeûne du gaz”, l’initiative remet la question des énergies fossiles à l’ordre du jour pour les investisseurs catholiques.

De l’autre côté de la planète, le chapitre du mouvement en Corée du Sud s’est mobilisé le vendredi 3 mars pour interpeller sur les investissements constants dans de nouvelles infrastructures polluantes et climaticides. Menant une forme de chemin de croix, le groupe d’une vingtaine de personne s’est arrêté devant différentes banques et institutions engagés dans le financement d’infrastructures fossiles. Pour Maeng Joo-hyeong, un prêtre Augustin membre du mouvement, “même si les familles et les diocèses mettent en oeuvre une réduction de leur empreinte carbone, tant que l’industrie des combustibles fossiles se développe, la transformation reste au point mort. Si on prévoit de sortir du charbon, au niveau politique, alors il faut un retrait des investissements dans les fossiles au niveau économique.” Tout au long de la procession, le groupe brandissait des pancartes et banderoles avec des messages comme “Sortons des fossiles”, “la conversion écologique, maintenant!” ainsi que des citations de l’encyclique.

Célébrer ensemble

En Australie, un service multiconfessionnel s’est tenu à la cathédrale catholique St Patrick, à Parramatta, le jeudi 9 mars, organisé par l’Australian Religious Response to Climate Change (ARRCC).  Des responsables de plusieurs confessions ont participé à l’événement, notamment l’évêque local, Mgr Vincent Long. L’événement a mis en lumière le fait que les croyants et les organisations confessionnelles devraient se repentir d’avoir involontairement laissé leurs économies financer l’exploitation minière du charbon, du pétrole et du gaz. Dans son Homélie, Mgr Long a ainsi déclaré : « Le temps est venu pour nous d’agir de manière décisive afin de réduire notre empreinte carbone, d’investir dans les énergies renouvelables, de désinvestir des combustibles fossiles, de consommer moins et de gaspiller moins. …. »

Rejoignez la prochaine annonce mondiale!

De nombreuses institutions catholiques ont déjà décidé de cesser de soutenir, par leur placements financiers, l’industrie des énergies fossiles. Le 20 avril, le mouvement Laudato Si’ et ses partenaires rendra public de nouveaux engagements à désinvestir des fossiles.

Faites passer le mot : il est possible d’intégrer la liste jusqu’à quelques jours avant cette annonce mondiale!