Bonjour à tout le monde,
Merci encore d’être là parmi vos invités,
Je remercie les membres de cette organisation pour cette invitation et pour l’organisation de cet événement de la journée de la terre,
Je salue chaleureusement à toutes les personnes qui sont venus massivement pour assister à cet événement,
Je salue également au nom de mes collègues à qui j’ai partagé ce film, d’ailleurs je salue la présente de Ridhima dans cette salle. Je vous demande de l’applaudir,
Ce film a pour objectifs de montrer les conséquences du réchauffement climatique et la dégradation de notre environnement mais aussi comment empêcher la dégradation de l’environnement. Je ne vais pas vous cacher. Puis lorsqu’on parle de réchauffement climatique on ne peut pas se limiter à une seule zone géographique cela signifie qu’il est devenu un problème mondial. C’est pourquoi ce film a regroupé des acteurs de pays différents dont le Brésil, l’Inde, les États-Unis et enfin le Sénégal dont je fais partie.

Arouna en train de discuter avec Ridhima Pandey et Greg Asner pendant le tournage de La Lettre.
Pourquoi le Sénégal, Arouna en particulier ? Ce jeune garçon que vous avez aperçu dans ce film est un sénégalais. Arouna est né dans un village appelé Vinsako Yéro situé dans la région de Sédhiou. Je précise que cette région fait partie les trois régions de la Casamance situé au sud du Sénégal. Elle regroupe la région de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda.
Cette partie sud du Sénégal appelée la Casamance pour désigner la région naturelle de Casamance. De par sa position géographique, la générosité de la nature lui confère les formations végétales les plus denses du pays. Des forêts sacrées, piliers forts de la tradition traduisant les relations entre les populations et l’arbre, des forêts classées aménagées depuis 1932, des forêts galeries, ainsi que des forêts de mangrove et autres formations végétales forment cette verdure de la Casamance.
Mais, depuis quelques années, la population crie au scandale. La forêt casamançaise n’est plus ce qu’elle était il y a 50 ans. Partout dans la région se manifestent les séquelles liées à l’action de l’homme.
L’action de l’homme sur l’environnement est actuellement à l’origine des mutations socio environnementales dont les répercussions sont manifestes sur les ressources naturelles. Il constitue à cet effet un élément qui a favorisé la délinquance environnementale, donnant ainsi naissance à des filières autour de l’exploitation du bois, desquelles les acteurs sont nombreux et divers.
En effet, l’expression « exploitation forestière illégale » est employée pour désigner les activités liées à la récolte de bois qui enfreignent des lois
nationales. L’exploitation abusive et souvent irrégulière de la forêt casamançaise est favorisée par la situation d’insécurité dans certaines zones forestières.
Mais il y a aussi les agriculteurs qu’on n’en parle pas. Ces derniers coupent la forêt pour faire l’agriculture mais dans le but de subvenir leur besoin et les besoins de leur famille. En effet, ils pratiquent l’agriculture pour d’abord nourrir leur famille et d’avoir des revenus qu’ils leur permettent d’acheter de fournir scolaire pour les enfants. Et de les pouvoir prendre en charge en cas de maladie.
Cette exploitation abusive a entrainé des conséquences négatives du réchauffement climatique. Ce réchauffement climatique nous a couté très cher car ceci nous a poussés à quitter de nos propres villages pour aller se réfugier. Mais est à l’origine de la perte de vie de beaucoup de jeunes en empruntant la voie clandestine pour aller vers l’Europe. On note le déplacement des populations dans les grandes villes comme Dakar, Saint-Louis.

Un enfant sénégalais pose pour une photo pendant le tournage de La Lettre.
C’est la raison pour laquelle je suis obligé de quitter dans mon village pour m’installer dans un daara à Saint-Louis. Bien qu’il existe d’autres facteurs, comme l’absence de plantation d’arbres et l’inaction du gouvernement en matière d’écoles et d’autres infrastructures, le réchauffement climatique est le véritable moteur.
Le réchauffement climatique a entraîné beaucoup de torts dans ma vie. Il m’a poussé à être talibé. Le talibé est généralement un garçon âgé de 5 à 15 ans, issu d’une famille pauvre souvent rurale, confié par ses parents à un maître coranique (ou marabout) afin que celui-ci se charge de son éducation religieuse. Cette éducation a lieu dans un Daara appelé aussi école coranique. En contrepartie, le talibé doit s’acquitter des travaux domestiques, et est généralement contraint à mendier dans les rues afin de subvenir à ses besoins et aux besoins de son maître.
Ces dernières années, une série de fortes pluies et d’orages a provoqué les pires inondations dans les Daaras. Nous avions perdu notre maison et beaucoup d’enfants talibés ont été déplacés.
La situation est dévastatrice pour les enfants talibés. En raison des inondations, nous sommes exposés et beaucoup d’entre nous n’ont pas accès à l’eau potable, à la nourriture ou même à des chaussures pour protéger leurs pieds. L’eau des inondations devient toxique et contribue à la propagation des maladies et des infections, mettant en danger nos vies.
De nombreux daaras n’ont pas été en mesure d’évacuer l’eau, bien que nous essayions de le faire à l’aide de seaux. Le niveau de la nappe phréatique était si élevé que l’eau s’infiltrait à nouveau aussitôt que les enfants l’ont évacuée. Cela a obligé beaucoup d’entre nous à dormir sur le bord de la route ou devant les mosquées, en attendant qu’une solution soit trouvée.

Un village englouti par les eaux au Sénégal.
Je suis resté pendant 12 ans dans rue et à subvenir à mes besoins en tant qu’enfant jusqu’à ce que je grandisse pour évoluer dans une société où je devais me battre pour trouver une place.
J’avais perdu d’espoir mais avec la rencontre de Pape François m’a motivé dans ce monde complexe qui se dessine en nous. Je suis plus déterminé à décrypter et à analyser tous les grands phénomènes qui agitent nos sociétés. Je suis prêt sur le devant de la scène de l’information et à fournir aux citoyens de meilleurs clefs de compréhension et d’action dans un monde en transition.
Pour terminer nous faisons appel la population du monde entier prenez le temps de nous regarder dans un miroir pour faire face ensemble et dire Non.
Encore nous faisons appel la population du monde entier prenez de nous regarder dans un miroir pour faire face en semble dire Non. Bon gré mal gré nous sommes obligés de travailler ensemble car L’Europe ne peut pas aller sans l’Afrique et l’Afrique ne peut pas aller aussi sans l’Europe, l’Amérique, l’Océanie ainsi de suite.
Pendant que nous célébrons la journée de la terre, personne ne devrait ignorer la clameur de la terre et la clameur des pauvres. Nous sommes tous responsable ?
Mais à quel niveau se situe la responsabilité de chacun ?
Bonne fête de la journée de la terre
Je vous remercie de votre aimable attention.