Guide de prière mensuel du MLS

Edito

Le Triduum pascal nous conduit à travers la Passion et la Mort du Christ vers la joie radieuse de la Résurrection. Pâques renouvelle notre espérance, la lumière surmonte les ténèbres, l’amour vient à bout de la peur et la vie est renouvelée. Tout comme le Christ ressuscité, nous sommes également appelés au renouveau en accueillant la Création avec gratitude et protection.

Ce guide de prière, à utiliser individuellement ou collectivement, propose des réflexions et des témoignages de notre famille mondiale afin de prier, contempler, réfléchir et agir pour notre maison commune.

Cette année, nous célébrons le 10e anniversaire de Laudato Si’, de notre mouvement, et les 800 ans du Cantique des créatures, des jalons qui nous rappellent de vivre en harmonie avec la Création.

Guidés par les intentions de prière du pape pour 2025, nous demandons le courage d’agir, la force d’aimer et l’espérance pour construire un avenir meilleur. Que la joie de la Résurrection nous inspire pour être des signes vivants de l’amour de Dieu pour toute la Création.

Entendre le chant de la Création

Intention mensuelle :

Pour que l’utilisation des nouvelles technologies respecte les rythmes de la nature

Citation du mois :

« Il suffit d’un être humain bon pour qu’il y ait de l’espérance ! La tradition biblique établit clairement que cette réhabilitation implique la redécouverte et le respect des rythmes inscrits dans la nature par la main du Créateur. » LS 71

Pour une maison commune juste, habitable et durable

Par frère Daniel Castellanos Velasco, Missionnaire du Saint-Esprit

Dieu miséricordieux et Créateur de tout,
nous te louons pour le don de la terre,
foyer de tant de formes de vie,
la maison commune des peuples, des cultures
et des espèces.
Nous en avons fait un lieu injuste
où certains consomment et polluent plus
que d’autres, et
où les plus pauvres subissent les plus grands impacts du
changement climatique.
C’est pourquoi nous te demandons de nous aider à parvenir à
une justice climatique et écologique,
afin que personne ne prenne pour soi
ce qui appartient à tous,
que nous puissions partager équitablement
les biens du monde et vivre simplement,
pour témoigner que la terre est à la fois
sœur et mère de tous.
Aide-nous à respecter ses rythmes de
régénération, afin qu’elle puisse soutenir tous
les êtres vivants, tant dans le présent que pour
les générations futures.
Amen.

Entendre la clameur de la Création

Réflexion mensuelle pour approfondir notre conversion écologique

Mon itinéraire dans Laudato Si’ en tant qu’Animatrice

Sœur Cristita de Leon, MSSC, sœurs missionnaires de saint Colomban, Animatrice Laudato Si’, Mandalay, Myanmar

Je suis sœur Cristita de Leon, une missionnaire de saint Columban philippine à Mandalay au Myanmar, depuis 2015. Pendant cinq ans, je me suis engagée dans le dialogue interreligieux en enseignant l’anglais dans un monastère bouddhiste pour cultiver la compréhension et la solidarité entre les communautés de foi. Cependant, quand la pandémie de la COVID-19 a frappé, ma mission a pris une nouvelle direction inattendue, une direction qui allait approfondir mon engagement envers la sauvegarde de notre maison commune.

Un éveil personnel : les blessures de la destruction environnementale

En 2020, je suis devenue Animatrice Laudato Si’, un itinéraire qui m’a poussée à réexaminer la douloureuse réalité de ma propre histoire familiale. En 2001, un projet de protection contre les inondations initié par notre gouvernement local a altéré le cours d’une rivière et a dévasté nos terres agricoles. Ce qui avait un jour été une source fertile de subsistance depuis des générations a été enterré sous des couches de sable et a laissé ma famille impuissante et résignée à notre destin. À l’époque, nous n’avons pas remis en question ce qui s’est passé : nous avons simplement subi.

Mais, alors que j’approfondissais ma compréhension de la crise écologique, j’ai vu notre perte personnelle reflétée dans une réalité mondiale bien plus grande : les actions humaines, motivées par la négligence, la cupidité et les intérêts à court terme, infligeaient des dégâts irréversibles à la Terre en déracinant des vies et en coupant les gens de leurs terres ancestrales. Cette prise de conscience a allumé en moi un sentiment renouvelé de mission.

Répondre à la clameur des pauvres et à la clameur de la Terre

En août 2022, notre communauté missionnaire a répondu à l’appel urgent de l’évêque à aider les familles déplacées par la guerre au Myanmar. Ces familles avaient tout perdu : leurs maisons réduites en cendres, leurs sources de revenus détruites et leur avenir incertain. Alors que j’écoutais leurs histoires, j’ai reconnu des échos de la souffrance de ma propre famille. Nous avons partagé un lien profond et douloureux : le sentiment d’être déracinés et de perdre la terre qui nous avait nourris.

À cet instant de profond lien, je me suis sentie appelée à agir, non seulement en donnant du réconfort, mais en donnant du pouvoir à ces familles grâce à la connaissance et à l’espérance. Je leur ai présenté Laudato Si’ et l’idée de cultiver des jardins biologiques, une façon tangible de reprendre la vie au malheur, de guérir à la fois la terre et les âmes. Avec des ressources limitées, la paroisse ne pouvait fournir que des déjeuners pour environ 600 personnes, mais, en nourrissant la terre, nous pouvions avancer vers la sécurité alimentaire, la durabilité et la dignité.

Construire la résilience : une communauté enracinée dans l’espérance

Alors que nous avancions ensemble, quelque chose d’extraordinaire a commencé à se dérouler. Au-delà des difficultés du déplacement, nous construisions quelque chose de nouveau : une communauté résiliente liée non seulement par la souffrance, mais par la solidarité, la foi et la détermination à nous relever.

J’ai vu de nouveaux besoins émerger : le besoin de compagnie dans la peine, d’endroits sûrs pour partager sa souffrance, de guérison et de renouveau spirituel. En réponse, nous avons créé un groupe de partage de la foi où les gens ont pu exprimer leur tristesse, prier ensemble et trouver de la force dans la foi collective. Avec le temps, ces moments de prière sont devenus des rituels sacrés : tissés dans la trame de nos célébrations pendant le Temps pour la Création, Noël et le Nouvel An.

Une prise de conscience vivifiante : rétablir les bonnes relations

Pendant ce voyage, j’en suis arrivée à une profonde prise de conscience : nous sommes profondément liés, non seulement les uns avec les autres, mais avec toute la Création. Nos blessures, à la fois personnelles et écologiques, sont le reflet d’un déséquilibre plus grand, une relation brisée avec la Terre et avec les autres.

La guérison doit se passer à tous les niveaux. Alors que nous travaillons pour restaurer la terre, nous devons également réparer les relations humaines blessées à cause des conflits, des déplacements et des injustices. Ce sera seulement quand nous réajusterons nos vies à la vision de la Création de Dieu, enracinée dans l’amour, la justice et la responsabilité, que nous pourrons vraiment refléter la beauté et la grandeur de notre Créateur.

Avec une foi inébranlable, nous persévérons en croyant que, même dans les moments les plus sombres, la grâce de Dieu nous soutient. Nous sommes des copèlerins qui font ensemble ce voyage sacré, engagés envers la guérison, le renouveau et la réhabilitation de notre maison commune.