Guide de prière mensuel

Édito

Cette ressource est un guide destiné à être utilisé collectivement ou individuellement chaque mois par les membres de notre mouvement. Chaque mois, ce guide de prière propose des réflexions et des témoignages de différents membres de notre mouvement mondial afin de vous inspirer à prier, à méditer, à réfléchir et à agir pour la création. 

Accueillons cette année extraordinaire comme une occasion de susciter l’espérance en célébrant le 10e anniversaire de Laudato Si’ et du Mouvement Laudato Si’, ainsi que les 800 ans du Cantique des créatures. Ces étapes remarquables nous invitent à renouveler notre engagement à prendre soin de la création, à chérir notre maison commune et à approfondir les liens qui nous unissent en tant que famille mondiale.

Cette année, nous fixons nos intentions mensuelles en fonction des intentions de prière du pape pour 2025, mais en y ajoutant une dimension Laudato Si’. Puissions-nous tous être inspirés à agir avec courage, aimer avec détermination et apporter de l’espérance à notre maison commune, pas à pas.

Entendre le chant de la Création

Intention mensuelle :

Pour la prévention du suicide et de l’écoanxiété

Citation du mois :

« Dire qu’il n’y a rien à espérer serait un acte suicidaire qui conduirait à exposer toute l’humanité, en particulier les plus pauvres, aux pires impacts du changement climatique. » LD 53

Inspire en nous un esprit d’émerveillement

Dieu, divin Créateur,
Nous te remercions
pour les merveilles de l’univers
et ses éternités de vie
qui nous ont préservés.
Nous te remercions pour sœur notre mère la Terre,
sa beauté et sa bonté,
l’abondance de ses jours
et son sol sacré.

Malheureusement, nous avons abusé
de l’espace sacré de la Terre
et nous avons mal lu son histoire sacrée,
en affirmant qu’elle était à nous,
en nous opposant à ton projet divin.
Son don de durabilité
a été retiré,
ce qui a diminué sa subsistance
pour le bien de tous.

Oui, nous pouvons entendre ses cris angoissés
de douleur et de détresse ;
ses ressources sont dépouillées,
son climat est faussé,
ses eaux et ses sols empoisonnés, et
ses campagnes incapables de faire face.

Dieu Créateur,
Aide-nous à prendre soin de sœur notre mère la Terre
avec une attention pleine d’amour
pour son voyage sacré.
Car elle se donne sans mesure.
Inspire en nous un esprit d’émerveillement
pour sa beauté et ses nombreuses formes de vie.
Et puissions-nous être reconnaissants
en sachant qu’elle attend sans cesse
de se remplir à nouveau pour notre bien.

Amen.

Sœur Maura Fitzsimons, PBVM. Animatrice Laudato Si’. Shaw, Mississippi, États-Unis.

Entendre la clameur de la Création

Réflexion mensuelle pour approfondir notre conversion écologique

 La clameur de la forêt

Simone Amaral, Animatrice Laudato Si’, Rio de Janeiro, Brésil.

Je suivais une autre voie, perdue dans une crise existentielle, à la recherche de la vérité. Je passais d’un groupe à l’autre, sectes, religions, mouvements, mais au fond de moi, je me sentais toujours perdue.
Un jour, quelqu’un m’a invitée à aider à construire une église. Je me suis dit : c’est formidable ! Moi, aider à construire une église ! Même si j’explorais d’autres voies, chaque fois que j’entendais le mot « église », quelque chose au plus profond de mon âme s’éveillait. Je m’imaginais notre belle Église, l’Église de Jésus-Christ. Alors, remplie de joie, j’y suis allée.
La journée de travail s’est déroulée dans la forêt tropicale atlantique, à São Paulo. Dès mon arrivée, j’ai proposé mon aide. Nous avons marché jusqu’à une clairière où de nombreux arbres avaient été abattus. J’ai vu des souches partout et une profonde tristesse m’a envahie. Puis quelqu’un a crié : « Venez aider ! »
J’ai ressenti comme une attirance, mais avec le recul, je me rends compte que toutes les invitations à aider ne sont pas bonnes. Parfois, nous nous précipitons pour agir sans demander ce que Dieu attend vraiment de nous. À cette époque, j’étais encore très perdue et, quand on est perdu, on finit souvent par se retrouver avec d’autres personnes tout aussi perdues, des aveugles guidant d’autres aveugles.
Je me suis jointe à quatre autres personnes, trois hommes et une femme, qui essayaient d’arracher un arbre du sol. « Aidez-nous ! » m’ont-ils dit. Je l’ai saisi, sentant à quel point il était solide et profondément enraciné. Alors que nous luttions, quelque chose a changé en moi. Ma conscience s’est soudainement éclairée. « Mais qu’est-ce que je fais ? » me suis-je dit.
J’ai lâché l’arbre et j’ai couru dans la forêt, le cœur battant, les larmes aux yeux. Plus j’avançais, plus tout devenait clair. Je commençais à voir la forêt, à la voir vraiment. Des arbres coupés à mi-hauteur, blessés, s’appuyant les uns sur les autres pour se soutenir. Je ressentais la douleur de la création elle-même.
Puis je l’ai entendu : le sanglot de la forêt. Un son semblable au chant des baleines, mais plus grave, empreint de tristesse. Une complainte qui s’élevait vers le ciel. J’ai pleuré avec elle : pour les arbres, pour la Terre, pour nous.
J’ai crié : « Que puis-je faire ? » J’ai pleuré sur notre cruauté, notre insouciance et mon propre aveuglement. Comment ai-je pu ignorer cela ? Comment ai-je pu ne pas voir que je faisais partie de la création, qu’elle respirait avec moi, me nourrissait, m’abritait et reflétait la beauté et l’amour de Dieu ?
Ce jour-là, j’ai compris : la Terre n’est pas seulement notre planète, c’est notre maison, notre sœur. Elle crie, elle attend notre conversion, elle attend que nous nous souvenions qui nous sommes et de qui nous vient la création que nous partageons.