gesto simbolico Laudato Si

Au cours de la messe pour les défunts dimanche dernier (2 novembre), à 8 heures du matin, au sanctuaire national de Notre-Dame d’Aparecida, un geste symbolique profond a été accompli avec l’eau provenant de la fonte d’une couche glaciaire du Groenland, apportée par deux représentants du Mouvement Laudato Si’.

Ce geste, inspiré par l’encyclique Laudato Si’ du pape François, était un signe de l’urgence de prendre soin de notre maison commune, la Terre.

Une célébration eucharistique a été présidée par monseigneur Orlando Brandes, archevêque d’Aparecida, et animée par le frère missionnaire rédemptoriste Alan Patrick Zuccherato, C.Ss.R., directeur artistique et pastoral de la chaîne TV Aparecida.

Dans son homélie, l’archevêque Brandes a abordé les thèmes de la mort, du salut et de la résurrection, rappelant à tous que, même si la mort est certaine, elle n’a pas le dernier mot en Christ. « Croyez en mon amour, je suis ressuscité, vous ressusciterez aussi », a-t-il déclaré, reprenant les paroles de l’Évangile.

Au-delà de la réflexion sur la mort humaine, l’archevêque a également mis en garde contre la « mort » de la Terre, une blessure causée par la destruction de l’environnement et le manque de souci pour l’environnement.

« Nous sommes en train de tuer notre mère la Terre », a déclaré monseigneur Brandes, appelant chacun à réfléchir sur « le péché écologique » et sur l’urgence d’une « conversion écologique », une transformation intégrale qui inclut la sauvegarde de la création comme expression de notre foi.

Conversion écologique : un appel à l’espérance et à l’engagement chrétien

Dans une interview accordée à la chaîne A12, Eduardo Scorsatto, coordinateur de campagne pour le Mouvement Laudato Si’ au Brésil, et Suzana Moreira, qui travaille dans le soutien opérationnel et logistique du Mouvement, ont réfléchi à la signification de ce geste symbolique et à l’impact du message qu’il véhicule.

Eduardo Scorsatto : « Saint Jean de la Croix, au crépuscule de sa vie, nous rappelle que nous serons jugés par l’amour. C’est le même appel que le pape François a lancé dans Laudato Si’. L’eau provenant de la fonte des neiges que nous avons rapportée de Rome, bénie par le pape Léon XIV, n’est pas seulement un symbole, mais un appel à l’action, un appel urgent. Chaque lieu sacré qu’elle visite renforce l’idée que prendre soin de la création est une forme urgente de prière. Nous avons besoin d’une transformation complète pour coexister avec la création d’une nouvelle manière. »

Eduardo a ensuite expliqué que l’eau traversera divers sanctuaires avant d’être acheminée jusqu’à la COP 30, symbolisant ainsi l’urgence de cette transformation qui n’est pas seulement environnementale, mais aussi spirituelle. « Ce geste est pour nous un moyen de sensibiliser les gens à l’ensemble dont nous faisons partie. Lorsque nous prenons davantage conscience de cette relation, nos actions deviennent des prières », a-t-il déclaré.

Suzana Moreira : « Ce geste a une profonde signification spirituelle… Comme le dit le pape François dans Laudato Si’, prendre soin de la création est une expression de notre amour pour Dieu. L’eau de fonte, apportée d’un endroit si lointain, symbolise le besoin urgent de prendre soin de la Terre, notre maison commune. Ce n’est pas seulement un élément naturel, mais une invitation spirituelle. En l’apportant à l’autel, en particulier lors d’un moment de prière pour les défunts, nous nous rappelons que notre mission dépasse le domaine spirituel : nous devons prendre soin de la création avec le même amour que celui que nous professons à Dieu. »

Le défi de la sauvegarde de notre maison commune

Le moment où l’eau de fonte a été accueillie pendant la célébration était également un appel à agir concrètement. En tant que fidèles de Notre-Dame d’Aparecida, nous sommes appelés à vivre une foi plus engagée, qui se reflète non seulement dans nos paroles, mais aussi dans nos attitudes.

L’eau symbolise le renouveau et ce renouveau doit commencer par nos actions quotidiennes. En ce qui concerne la création, Suzana, évoquant l’impact de ce geste, a déclaré :

« En accueillant cette eau, le sanctuaire accueille non seulement un message d’espérance, mais aussi un message d’urgence et d’action. Nous vivons une période difficile où la crise climatique exige une réponse de notre part. Le geste d’apporter cette eau à l’autel nous invite à réfléchir à la façon dont nous traitons notre planète. Prendre soin de la création est une prière, c’est un engagement envers Dieu et envers l’avenir. »

Monseigneur Brantes a également appelé chacun à réfléchir à l’impact de nos actions sur l’environnement, non seulement comme un problème technique, mais comme un appel à une conversion personnelle et communautaire. L’archevêque a déclaré dans une interview accordée au réseau de communication Aparecida :

« Nous détruisons des choses, mais il est encore temps de semer l’espérance, de louer Dieu pour le dixième anniversaire de l’encyclique Laudato Si’ du pape François… Que ce symbole soit un choc, un appel, une clameur de la Terre Mère et des plus pauvres afin que nous puissions reconstruire ce monde et transformer le désert en jardin », a-t-il souligné.