Les 65 premières banques mondiales ont financé les combustibles fossiles à hauteur de 7 900 milliards de dollars depuis l’Accord de Paris, selon la dernière édition du rapport Banking on Climate Chaos. Le rapport est approuvé par 492 organisations de 69 pays, dont le Mouvement Laudato Si’, la CAFOD, GreenFaith, le mouvement JustMoney et l’Interfaith Center on Corporate Responsibility (ICCR).
Les grandes banques ont injecté 869 milliards de dollars dans les combustibles fossiles rien qu’en 2024, les deux tiers des banques couvertes par le rapport ayant augmenté leur financement des combustibles fossiles l’année dernière. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), tout nouveau projet d’expansion des combustibles fossiles est incompatible avec l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050.
L’une des principales conclusions de l’étude est qu’en dépit des engagements pris ces dernières années en faveur de l’objectif « zéro émission nette » et d’autres engagements en matière de climat, de nombreuses banques mondiales ont renoncé à ces engagements et ont considérablement augmenté leurs financements en faveur des combustibles fossiles en 2024, l’année la plus chaude jamais enregistrée.

JP Morgan Chase (53,5 milliards de dollars) est le plus grand financier des combustibles fossiles au monde en 2024, suivi de Bank of America (46 milliards de dollars) et de Citigroup (44,7 milliards de dollars). Barclays était le plus grand financier des combustibles fossiles en Europe (35,4 milliards de dollars), augmentant le financement des combustibles fossiles de plus de 50 % en 2024.
Les autres banques analysées dans le rapport sont les suivantes :
- Banques américaines, dont Wells Fargo (5e plus grand financeur au niveau mondial, 39,3 milliards en 2024), Goldman Sachs (10e / 28,5 milliards) et Morgan Stanley (27 milliards)
- Banques japonaises, dont Mizuho Financial (4e / 40,3 milliards), Mitsubishi UFJ Financial (6e / 38,1 milliards) et SMBC Group (27,9 milliards)
- Banques canadiennes, dont la Banque Royale du Canada (8e / 34,3 milliards), la Banque Toronto-Dominion (9e / 29 milliards), la Banque Scotia (26,2 milliards), la CIBC (22,3 milliards) et BMO Groupe financier (19,9 milliards)
- Banques britanniques, dont HSBC (16,2 milliards), NatWest (2,7 milliards) et Lloyds Banking Group (1,6 milliard)
- Banques espagnoles, dont Santander (17,3 milliards), Banco Bilbao Vizcaya Argentaria (BBVA) (9,2 milliards) et La Caixa Group (2,4 milliards)
- Banques françaises, dont BNP Paribas (14,1 milliards), Crédit Agricole (12,7 milliards), Société Générale (11,7 milliards) et Groupe BPCE (11 milliards)
- Banques allemandes, dont Deutsche Bank (14,3 milliards) et Commerzbank (4,5 milliards)
- Banques néerlandaises, dont ING Group (10,2 milliards) et Rabobank (3,8 milliards)
- Banque suisse UBS (7,8 milliards)
- Banques italiennes, dont UniCredit (6,2 milliards) et Intesa Sanpaolo (5 milliards)
Depuis la publication du rapport, Reclaim Finance a révélé que le géant français du pétrole et du gaz TotalEnergies a récemment collecté 3 milliards d’euros par le biais d’obligations avec le soutien de la Société Générale, Deutsche Bank, BBVA, JP Morgan, MUFG, RBC et Wells Fargo.
Le mois dernier, le Mouvement Laudato Si’ a organisé un événement pour la semaine d’action climatique de Londres sur le rôle des groupes religieux dans le mouvement mondial pour une finance sans fossiles, avec des intervenants tels que sœur Susan François CSJP (sœurs de saint Joseph de la paix), Lorna Gold et James Buchanan (Mouvement Laudato Si’), Martyna Dominiak (Stand.Earth), Matt Ceaser (Mouvement JustMoney) et Bokani Tshidzu (Operation Noah). Les chrétiens du Royaume-Uni ont été encouragés à rejoindre le Big Bank Switch en s’engageant à changer de banque pour une banque plus verte.

Crédit photo : John Walsh
En novembre 2024, des ordres religieux et des organisations caritatives catholiques, dont les Sœurs de saint Joseph de la Paix, le SCIAF et le National Justice & Peace Network, se sont joints à plus de 70 organisations chrétiennes pour exhorter les cinq plus grandes banques du Royaume-Uni à cesser de financer de nouveaux projets d’exploitation des combustibles fossiles.
En réponse au rapport Banking on Climate Chaos, l’évêque Gerry Alminaza de San Carlos et président du programme Laudato Si’ aux Philippines, qui a récemment fait part de ses préoccupations lors des assemblées générales des banques européennes, a déclaré :
« Malgré l’Accord de Paris et l’aggravation de la crise climatique, déjà dévastatrice pour nous dans les pays du Sud, de nombreuses institutions financières continuent de financer les combustibles fossiles. Cela les rend directement responsables des pertes croissantes de vies, de moyens de subsistance et de biodiversité. Nous le voyons clairement dans les dommages causés au Verde Island Passage et au Triangle de Corail, vitaux pour les communautés et les écosystèmes. Le profit est toujours placé au-dessus des personnes et de la planète. Avons-nous oublié notre humanité commune ?»
Sœur Susan François CSJP, qui a déposé une résolution contre Citigroup en raison de son impact sur les droits des autochtones, a ajouté :
« Le pape François nous rappelle que l’économie doit être au service de la vie. En tant que sœurs, nous nous engageons à plaider en faveur d’investissements responsables pour les générations futures. »
James Buchanan, du Mouvement Laudato Si’, a déclaré :
« En 2024, l’année la plus chaude jamais enregistrée, il est alarmant de constater que les grandes banques ont augmenté le financement des combustibles fossiles. L’une des actions les plus puissantes que les catholiques peuvent entreprendre est de passer à des banques plus écologiques, en alignant notre argent sur notre foi. »
Avez-vous déjà opté pour une banque plus écologique ?
Lisez l’appel de l’évêque Gerry Alminaza pour que les banques cessent de financer les combustibles fossiles et découvrez comment vous pouvez rejoindre la campagne Big Bank Switch.






