Sœur Jean Marie Ballard récoltant de la menthe.

En février 2022, les sœurs de saint Benoît du monastère de l’Immaculée Conception à Ferdinand, dans l’Indiana, ont eu une journée d’étude de l’encyclique Laudato Si’.

« Nous avons passé la matinée à regarder les données et nous avons réalisé que “les choses devaient changer”, comme le dit le pape François », raconte sœur Jean Marie Ballard. Elle est impliquée dans le groupe de travail Justice, Paix et Intégrité de la Création. « Un mois après cette journée d’étude, nous avons rejoint la communauté catholique mondiale en répondant à l’appel du pape François à participer à un voyage de sept ans vers la durabilité et l’écologie intégrale en développant un plan d’action Laudato Si’. »

Mettre en place le plan d’action Laudato Si’

En voyant les sept objectifs de la plateforme d’action Laudato Si’, la communauté a décidé des premières étapes à mettre en place:

« Concernant l’économie écologique, nous proposons que notre politique d’investissement soit modifiée et que le comité d’investissement travaille pour s’assurer que cette politique adopte les principes de l’écologie intégrale. »

La plupart des communautés religieuses détiennent des actifs financiers dont les revenus aident la congrégation à mener sa mission et à prendre soin de ses membres les plus âgés.

La tradition catholique s’assure depuis longtemps que ces investissements suivent les enseignements de l’Église. « La façon dont nous investissons notre argent nous dit ce qui est important et nous savons que cela peut influencer les autres, explique sœur Ballard. La règle de saint Benoît nous apprend à être de bons intendants, à traiter toutes les choses comme “les vases sacrés de l’autel”. »

Les sœurs de saint Benoît à Ferdinand, dans l’Indiana, réunies pour la prière.

La Tradition bien établie de l’Église catholique d’intendance environnementale

Les sœurs, inspirées par les documents du Vatican, comme Laudato Si’, Voyage pour prendre soin de notre maison commune et le plan d’action Laudato Si’, se sont engagées pour se désinvestir des énergies fossiles. Cela implique de cesser leurs investissements dans des entreprises impliquées dans l’extraction ou la distribution de combustibles fossiles. Sœur Ballard fait remarquer:

« Nous savons que nous devons faire des changements pour que les générations futures aient une planète vivable. Se désinvestir des énergies fossiles est une des façons que nous avons pour nous aider à atteindre cet objectif. »

En se désinvestissant publiquement, le monastère envoie un signal fort à l’économie et aux décideurs. Les énergies fossiles appartiennent au passé et les entreprises d’énergies fossiles vont dans la mauvaise direction. Comme le pape François l’a dit dans son récent message:

« C’est absurde de permettre de continuer l’exploration et l’expansion des infrastructures d’énergies fossiles. »

Tous les investissements devraient être réorientés vers les énergies renouvelables et d’autres solutions climatiques. Cela n’est pas nouveau pour l’Église catholique. Le pape François s’appuie sur l’ancienne Tradition du magistère commencée avec le saint pape Jean-Paul II et le pape Benoît XVI. Par exemple, dans Caritas in Veritate, Benoît XVI a déclaré que « toute décision économique a une conséquence de caractère moral » (CV 37) et qu’« investir, outre sa signification économique, revêt toujours une signification morale » (CV 40).

Rejoindre le Mouvement : plus de 350 institutions catholiques se sont déjà désinvesties

Un exemple de cela est l’installation de panneaux solaires et d’équipements économes en énergie à différents endroits dans le diocèse de Metuchen, dans le New Jersey, aux États-Unis, comme des écoles, des paroisses et le centre pastoral. Cette initiative s’attend à avoir pour résultat l’économie de 3 millions de dollars sur 25 ans.

Les sœurs de saint Benoît à Ferdinand, dans l’Indiana, sont une des nombreuses institutions catholiques qui ont décidé de se désinvestir des énergies fossiles.

Pendant ce temps-là, les énergies fossiles nuisent à de véritables communautés. Une étude de l’université de Purdue a conclu que le changement climatique dans l’Indiana, où se trouve le siège des sœurs, amènera de plus longues vagues de chaleur et des journées extrêmement chaudes qui affecteront la santé des personnes dans tout l’Indiana.

Plus de 350 institutions catholiques, diocèses, congrégations, universités, systèmes de santé, à travers le monde, ont déjà décidé de s’engager publiquement à se désinvestir des énergies fossiles. Apprenez comment elles font et comment vous pouvez suivre leurs traces ici : 

Y a-t-il des institutions catholiques qui se sont désinvesties ?

Crédit photo : sœurs de saint Benoît de Ferdinand, dans l’Indiana.