Éoliennes en Autriche par Zbynek Burival sur Unsplash

Les entreprises qui ne disposent pas d’un plan de réduction des émissions et de la dépendance aux énergies fossiles attireront moins de consommateurs à l’approche des années 2030 et 2050. L’accord de Paris stipule que toutes les parties prenantes doivent s’engager à atteindre l’objectif “net zéro” d’ici 2050. Malgré tout, les entreprises peinent à voir comment une stratégie de neutralité carbone pourrait leur apporter des résultats positifs sur le long terme.

Lors de la COP 27, l’Organisation internationale de normalisation (ISO) a mis à disposition des lignes directrices relatives à l’objectif de zéro émission nette à destination des entreprises et des organisations. L’objectif de neutralité carbone requiert un effort collectif impliquant tous les secteurs d’activité. On s’attend à ce que les grandes multinationales à l’origine d’une importante partie des émissions, telles que TotalEnergies et Shell, agissent rapidement. Néanmoins, toutes les entreprises devront bientôt s’y conformer. Les lignes directrices de neutralité carbone visent à optimiser le processus de décarbonisation des entreprises en établissant des normes uniformisées, pour atteindre une réduction de 45 % des émissions d’ici à 2030 et la neutralité carbone d’ici à 2050, comme le prévoit l’accord de Paris.

Le fait de ne pas avoir de stratégie “net zéro” ou d’être à l’origine d’émissions de gaz à effet de serre rendra une entreprise moins attirante aux yeux des consommateurs. Le projet ougandais d’oléoduc d’Afrique de l’Est (EACOP) en est un bon exemple. Plus de 20 banques et compagnies d’assurance se sont retirées du projet d’oléoduc malgré les gigantesques sommes d’argent qui sont en jeu. Au vu des changements commerciaux visibles en Europe, il semblerait que disposer d’un plan de neutralité carbone sera bientôt une exigence réglementaire pour les entreprises partout dans le monde.

Désert d’Atacama, Chili | via BBC News

Les entreprises du secteur des transports, de la mode et de la viande ont besoin de stratégies “net zéro” car les consommateurs sont de plus en plus conscients des conséquences éthiques des émissions de gaz à effet de serre provenant de leurs activités. Selon des études menées par l’école de commerce de Standford et par Deloitte en 2022, la génération Z est plus susceptible d’investir dans des entreprises à zéro émission ou dont le modèle économique repose sur une transition vers la neutralité carbone. Les inquiétudes au sujet de l’environnement sont tout aussi importantes que le coût de la vie aux yeux des jeunes investisseurs.

La société civile a joué un rôle important dans cette transition, et les retombées se font sentir dans tous les secteurs. Les mouvements qui font la promotion de l’accès à un environnement propre et sûr, à la protection des droits humains et à la préservation de la nature imposent involontairement une norme morale aux entreprises et aux consommateurs. Lors de la conférence de Davos de 2023 qui s’est achevée récemment, le Forum économique mondial a réaffirmé la nécessité d’une transition vers la neutralité carbone par le biais d’engagements concrets, et non de fausses solutions ou d’accords vides.

Des mouvements tels que le Mouvement Laudato Si’ ont décidé d’encourager les investissements éthiques et le désinvestissement des énergies fossiles après que le pape François a écrit une lettre encyclique, Laudato Si’, à propos de ses préoccupations pour l’humanité et sur la crise climatique. L’attention portée à ceux qui sont touchés de manière disproportionnée par le changement climatique est au cœur de la plupart des enseignements religieux et constitue un appel à passer à l’action pour chacun d’entre nous.

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L’accès à l’information dont nous disposons nous permet de constater les conséquences catastrophiques de l’indifférence concernant la crise climatique, ainsi que les cas où les ressources servent à alimenter la guerre et l’instabilité politique. En Ukraine et en RDC, l’instabilité politique s’explique principalement par les énergies fossiles. Le Mouvement Laudato Si’, qui cherche à mobiliser les catholiques afin qu’ils agissent en faveur de la planète Terre, est en première ligne et demande à tous les catholiques d’abandonner les énergies fossiles et de s’orienter vers des émissions “net zéro”. À la fin de l’année 2022, l’équivalent de plus de 40 trillions en actifs ont été désinvestis des énergies fossiles, ce qui a permis d’ouvrir la voie vers la neutralité carbone aux entreprises et aux institutions.

Grâce aux accords internationaux sur l’environnement, à la science, aux campagnes émanant de la société civile et aux tendances actuelles en matière d’investissement, les entreprises qui ne contribuent pas à la crise climatique sont favorisées. Les décisions que les dirigeants et les organisations prennent aujourd’hui auront un impact plus important sur leur avenir qu’ils ne l’imaginent. Les acteurs clés qui souhaitent continuer de mener leurs activités sur le long terme doivent commencer à réfléchir à stopper leurs émissions de carbone, à changer leurs pratiques managériales et à mettre sur pied un plan de transition efficace. Par ailleurs, la population a de plus en plus accès à des informations lui permettant de réduire son empreinte carbone en rejoignant la campagne mondiale de désinvestissement.

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