Une étape majeure pour la justice en Afrique

Des organisations religieuses, interreligieuses, éthiques et scientifiques ont fait un pas courageux dans la lutte pour la justice pour les personnes d’origine africaine. Pendant une récente conférence de l’Union africaine sur la justice et les réparations, des responsables religieux et éthiques ont joué un rôle clef pour garantir la reconnaissance de la dette écologique dans le cadre de la Déclaration sur les réparations d’Addis Abeba.

Cette réussite est en accord avec l’encyclique du pape François, Laudato Si’, qui appelle à une action urgente contre la dégradation environnementale, surtout dans les régions les plus touchées par le changement climatique et l’exploitation industrielle.

« Il y a, en effet, une vraie “dette écologique”, particulièrement entre le Nord et le Sud, liée à des déséquilibres commerciaux, avec des conséquences dans le domaine écologique, et liée aussi à l’utilisation disproportionnée des ressources naturelles, historiquement pratiquée par certains pays. » – Laudato Si’ 51

Qu’est-ce que la dette écologique ?

La dette écologique fait référence au préjudice environnemental provoqué par l’exploitation historique, les industries extractives et les injustices climatiques actuelles. Elle reconnaît que :

  • les nations riches et les entreprises ont profité des ressources de l’Afrique tout en provoquant de la pollution, de la déforestation et des déplacements,
  • les communautés qui contribuent le moins au changement climatique souffrent le plus de ses effets,
  • la justice exige des réparations, y compris une compensation financière, une réhabilitation des terres et une transition vers une énergie durable.

Des responsables religieux mènent l’appel à la justice climatique

Le SCEAM (Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar), l’aumônerie catholique de l’Union africaine, HWPL (Heavenly Culture, World Peace, Restoration of Light), le COPAB (Congrès panafricain d’éthique et de bioéthique), l’AIPD-Afrique (Association interreligieuse pour la paix et le développement), URI (United Religions Initiative) et d’autres partenaires clefs se sont rassemblés à cette conférence pour exiger des réparations, y compris des réparations écologiques. Leur plaidoyer renforce un mouvement mondial croissant pour la justice climatique.

Ashley Kitisya, responsable des programmes africains du Mouvement Laudato Si’ (MLS), a souligné l’importance de cette reconnaissance :

« Les communautés de foi ont le devoir moral de défendre la justice. Reconnaître la dette écologique dans cette déclaration est un pas vers la guérison à la fois de notre peuple et de notre planète. »

Ce jalon crée un précédent pour le plaidoyer futur en garantissant que les plus touchés par la destruction environnementale ont leur mot à dire pour façonner des solutions.

La Déclaration d’Addis Abeba : un prototype pour le changement

Avec la Déclaration d’Addis Abeba, les communautés de foi ont une meilleure base pour le plaidoyer. La déclaration exige :

1. La reconnaissance des injustices historiques et la nécessité de réparations

La déclaration reconnaît les effets durables de l’esclavage, du colonialisme, de la discrimination raciale et du néocolonialisme sur les Africains et les personnes d’origine africaine. Elle affirme que les réparations sont un impératif moral et juridique afin de s’attaquer aux injustices historiques, de promouvoir la guérison et de combattre le racisme systémique et les inégalités économiques.

2. L’engagement envers une justice réparatrice et des cadres institutionnels

La déclaration soutient la création d’un comité d’experts en réparation de l’UA et un groupe éthique de référence pour guider la création et l’application de politiques. Elle met également l’accent sur la nécessité de partager les connaissances sur la justice réparatrice et de commémorer les injustices historiques en accord avec le programme 2063 de l’UA.

3. L’inclusion de la dette écologique et un appel à l’action

En reconnaissant la dégradation environnementale provoquée par l’exploitation coloniale, la déclaration inclut la dette écologique dans le cadre des réparations. Elle appelle les États membres de l’UA, les organisations religieuses et éthiques et les citoyens africains, surtout les jeunes et les femmes, à promouvoir activement les réparations en proposant une décennie de réparations pour faire progresser la justice et la réconciliation.

Et après ?

La Déclaration d’Addis Abeba doit dépasser les paroles, elle doit motiver un réel changement politique. Les communautés de foi et les défenseurs du climat mobilisent déjà pour le réaliser.

Les priorités essentielles incluent :

✅ Faire progresser les cadres de justice climatique à l’Union africaine et les plateformes mondiales
✅ Défendre à la COP 30 des politiques enracinées dans les réparations écologiques
✅ Renforcer des mouvements citoyens pour tenir les industries des combustibles fossiles responsables et pour soutenir une énergie renouvelable et accessible

C’est le moment de transformer l’engagement en action.

Rejoignez le mouvement pour la justice climatique ! Devenez Animateur Laudato Si’

Maintenant, plus que jamais, nous devons amplifier les voix des croyants dans le mouvement pour la justice climatique.

Lisez la Déclaration d’Addis Abeba sur les réparations des organisations religieuses, interreligieuses, éthiques et scientifiques

Dans les journaux :