Par Ashley Kitisya, Militante anti-combustibles fossiles pour l’Afrique
Au cœur du récent webinaire intitulé « Foi et Futur : Favoriser le futur grâce au Traité de non-prolifération des combustibles fossiles », un panel d’experts et un public engagé se sont réunis, unis par une vision partagée pour façonner un futur durable pour notre planète.
Alors que le salon virtuel se remplissait de participants impatients, ce fut sœur Mary Wangare Sebastian, directrice de Justice Peace and Integrity of Creation Franciscans Africa (JPIC-FA) et membre des Petites Sœurs de saint Joseph, qui est montée sur scène avec un message retentissant. Sœur Mary a souligné l’importance de ces rassemblements qui se concentrent sur une transition énergétique juste en Afrique. Elle a partagé sa conviction selon laquelle la foi joue un rôle essentiel dans cette transition en donnant le ton d’un événement qui allait explorer l’impact de la foi sur le changement environnemental.
Pendant le cours du webinaire, la commission Justice, Paix et Développement du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) a fait une déclaration très forte. À la lumière du thème de la COP 28, santé, guérison et paix, la SCEAM a appelé les dirigeants du monde entier à écouter la demande de la Terre et de ses habitants les plus vulnérables. Ils ont exhorté à supprimer les combustibles fossiles, à soutenir et à adopter le Traité de non-prolifération des combustibles fossiles (TNPCF) en marquant ainsi une étape significative.
Ce symposium, maintenant dans sa seconde année, s’est risqué à répondre à une question cruciale : quel rôle la foi joue-t-elle dans la création d’un futur renouvelable et juste grâce au TNPCF proposé ?
Le TNPCF n’est pas une initiative ordinaire : il représente un ensemble de lois internationales qui, une fois formellement adoptées, fourniront une solution solide au débat actuel sur une transition juste, le travail dans l’industrie des combustibles fossiles, le financement des nations riches en combustibles fossiles et la transition essentielle vers l’énergie renouvelable.
Le docteur Iyad Abumoghli du programme pour l’environnement de l’ONU Foi et Terre a exprimé l’impératif moral et spirituel du TNPCF. Il a fait allusion à l’inclusion des valeurs spirituelles dans le nouveau paradigme de développement en rapprochant les sagesses des traditions juives, musulmanes et chrétiennes. Ces valeurs spirituelles, dont la gérance de la Terre, la justice, l’équité et la sauvegarde des générations futures, reflètent les principes éthiques et moraux intégrés au TNPCF.
En parlant des solutions d’énergie durable, Amos Wamenya de Powershift Africa a fait une description frappante des défis posés par un accès inadapté à une énergie propre et renouvelable en Afrique : « Seuls trois pays africains, le Kenya, le Sénégal et le Maroc, génèrent actuellement plus de 10 % de leur électricité grâce au vent et à l’eau. » Amos a souligné que le cadre du TNPCF est l’outil manquant dont l’Afrique a besoin pour se lancer vers 100 % d’énergie renouvelable et pour assurer un accès aux droits de l’homme.
L’appel de Seble Samuel à agir a résonné avec urgence. « Rediriger les ressources de l’expansion des combustibles fossiles à l’investissement dans l’énergie renouvelable, a-t-elle expliqué, pourrait remédier à la source de la crise climatique que sont les combustibles fossiles. » L’Afrique, qui se vante d’avoir presque 40 % des énergies renouvelables mondiales potentielles, se tient au carrefour d’un profond changement. L’initiative du Traité des combustibles fossiles offre un chemin vers un futur sans combustibles fossiles, sur un continent où plus de 600 millions de personnes vivent encore sans électricité.
Dans un monde à la recherche de changement, Deraso Dokhole, avocate et directrice de la politique de CGLU Afrique, a fait remarquer les succès des traités passés comme le Traité de non-prolifération des armes nucléaires. Ce fut le témoignage de la possibilité de recueillir des soutiens pour le TNPCF.
Les voix de la jeunesse, représentée par Clive Donnley, conseiller en politique climatique et activiste, ont fait résonner la passion pour faire avancer la durabilité. Le TNPCF, a-t-il soutenu, incarne un engagement commun qui peut faciliter une transition juste et assurer la résilience face aux défis environnementaux.
Rukia Ahmed, activiste climatique et représentante de l’association des étudiants des universités kényanes, a souligné l’importance du soutien des pays responsables des émissions afin d’assurer une juste suppression progressive des combustibles fossiles.
Finalement, le webinaire fut un itinéraire de foi, d’espoir et d’action. Il a mis en valeur la façon dont des principes fondés sur la foi, réunis à des initiatives pratiques comme le TNPCF, peuvent tracer un chemin vers un futur durable et juste. Ce rassemblement a offert un aperçu d’un monde où la foi, la science et le plaidoyer convergent pour faire face aux problèmes les plus pressants de notre temps.
Pour ceux qui sont intéressés par ce remarquable événement, l’enregistrement est disponible ci-dessous. Pour lire toute la déclaration du SCEAM, visitez ce lien. Alors que nous sommes à ce tournant critique, les voix de la foi et l’engagement envers le changement environnemental ouvrent la voie vers un futur plus lumineux et plus durable.