Quel est le meilleur résumé de Laudato Si’ ? Il existe toute une panoplie d’options.

Mais, pour être clair, la meilleure manière de comprendre pleinement Laudato Si’ et les enseignements du pape François, ce n’est pas en lisant un résumé de Laudato Si’, mais en lisant ou en étudiant la lettre encyclique de 184 pages. Pour réellement saisir les messages du pape François, vous devrez lire Laudato Si’ plus d’une fois.

Toutefois, il peut également s’avérer utile de relire un résumé de Laudato Si’ de temps en temps et de vous rappeler comment le pape François, s’appuyant sur des milliers d’années d’enseignement de l’Église Catholique, nous appelle tous à vivre notre foi en prenant soin de notre maison commune.

Ci-dessous, le Mouvement Laudato Si’ a compilé un certain nombre de résumés de Laudato Si’ très utiles qui, une fois mis en pratique, vous aideront à donner vie à l’encyclique du pape François dans votre communauté. 

Nous partageons également notre propre résumé de Laudato Si’ pour expliquer ce qu’est Laudato Si’, pourquoi cette encyclique est si importante et comment nous pouvons donner vie à Laudato Si’.

Résumé de Laudato Si’ – Qu’est-ce que Laudato Si’ ? 

Laudato Si’ est une encyclique du pape François publiée en mai 2015. Elle se concentre sur la protection de l’environnement naturel et de toutes les personnes, ainsi que sur des questions plus larges concernant la relation entre Dieu, les humains et la Terre. Le sous-titre de l’encyclique, « Sur la sauvegarde de la maison commune », renforce ces thèmes clés.

Une encyclique est une lettre publique rédigée par le pape et enrichissant l’enseignement de l’Église Catholique sur un sujet spécifique, souvent en réaction à l’actualité. Laudato Si’ s’adresse “ à chaque personne qui habite cette planète “ (LS 3). Elle s’inscrit donc dans un dialogue continu au sein de l’Église catholique et entre les catholiques et le reste du monde. 

Qu’est-ce que veut dire Laudato Si’ ? 

Le titre d’une encyclique est traditionnellement constitué des premiers mots du document. Cela veut dire que les encycliques ne sont pas dotées d’un titre à part entière, mais que leur nom leur est attribué par la phrase d’ouverture qui bien souvent indique un des thèmes principaux de la lettre.

Les premiers mots de Laudato Si’ sont en italien et peuvent être traduits par “loué sois-tu”. Ils proviennent du “Cantique des créatures” de Saint François d’Assise qui ouvre l’encyclique dans laquelle le saint rend grâce à Dieu à travers une méditation sur la bonté du soleil, du vent, de la Terre, de l’eau et d’autres forces naturelles.

Le choix de ce passage pour débuter Laudato Si’ nous rappelle que tout croyant devrait non seulement respecter la Terre mais également célébrer et honorer Dieu à travers son engagement en faveur de la création.

Quelles sont les sections principales de Laudato Si’ ? 

Laudato Si’ est divisé en six chapitres et chacun d’entre eux peut être lu en 20 à 30 minutes.

Le “Premier chapitre: Ce qui se passe dans notre maison” résume l’ampleur des problèmes actuels liés à l’environnement. Y sont abordées des questions telles que la pollution, le changement climatique, la rareté de l’eau, la perte de biodiversité et l’inégalité planétaire.

Le “Deuxième chapitre: l’Évangile de la Création” puise sa sagesse dans la Bible. Les récits de la Création dans la Genèse sont interprétés comme une incitation à la culture responsable et à la protection de la nature. Les tentatives passées de justifier la domination absolue de l’homme sur les autres espèces ne sont « pas une interprétation correcte de la Bible » (LS 67). Le monde naturel est en outre dépeint comme un don, un message et un héritage commun à tous les peuples.

Le « Troisième chapitre : La racine humaine de la crise écologique » explore les tendances sociales et les idéologies à l’origine des problèmes environnementaux. Il s’agit notamment de l’utilisation irréfléchie de la technologie, de la volonté de manipuler et de contrôler la nature, de l’idée que l’homme est séparé de l’environnement, des théories économiques étroites et du relativisme moral.

Le “Quatrième chapitre : une écologie intégrale » présente la principale solution de l’encyclique aux problèmes sociaux et environnementaux actuels. L’écologie intégrale soutient que les humains font partie d’un monde plus vaste et appelle à des « solutions intégrales qui prennent en compte les interactions des systèmes naturels entre eux et avec les systèmes sociaux » (LS 139). Alors que l’étude des écosystèmes s’est durablement ancrée dans la science de l’écologie, l’écologie intégrale élargit ce paradigme pour considérer les dimensions éthiques et spirituelles de la façon dont les humains sont censés se comporter les uns avec les autres, et envers le monde naturel – en s’appuyant sur la culture, la famille, la communauté, les vertus morales, la religion et le respect du bien commun.

Le “Cinquième chapitre: quelques lignes d’orientation et d’action” applique le concept d’écologie intégrale à la vie politique. Il appelle à des accords internationaux pour protéger l’environnement et aider les pays à faible revenu, à de nouvelles politiques nationales et locales, à un processus décisionnel inclusif et transparent, et à une économie ayant pour objectif le bien de tous.

Enfin, le “Sixième chapitre: éducation et spiritualité écologiques” clôt l’encyclique avec des idées d’application dans la vie personnelle. Il recommande un style de vie moins axé sur le consumérisme et plus sur des valeurs intemporelles et immuables/ durables. Il appelle à l’éducation à l’environnement, à la joie trouvée dans son environnement personnel direct, à l’amour civique, à la pratique des sacrements et à une « conversion écologique » dans laquelle la rencontre avec Jésus conduit à une communion plus profonde avec Dieu, les autres et le monde de la nature.

En savoir plus: quel est le meilleur résumé de Laudato Si’ ? 

Quel est le lien entre Laudato Si’ et les précédents enseignements catholiques ? 

Le pape François n’est pas le premier pape à aborder les questions environnementales. Le pape saint Jean-Paul II a enseigné à de nombreuses reprises le devoir d’intendance envers la nature. Par exemple, dans son encyclique Centesimus Annus de 1991, Jean-Paul II a écrit que la nature est un don de Dieu et que les humains doivent coopérer avec Dieu pour promouvoir l’épanouissement bien ordonné de l’environnement (CA 37). En outre, Centesimus Annus soulignait le lien entre l’écologie naturelle et « l’écologie humaine » (CA 38), anticipant le concept d’écologie intégrale de Laudato Si’. Le pape Benoît XVI a fait écho à ces mêmes enseignements au cours de son pontificat, par exemple dans son encyclique Caritas in Veritate de 2009 (voir CV 48-52).

Laudato Si’ présente une vision d’une approche intégrée du souci de toutes les personnes et de l’environnement qui trouve ses racines dans les Écritures et l’histoire de la pensée catholique, en particulier dans la tradition de la doctrine sociale de l’Église, qui remonte à la fin du XIXe siècle. En outre, les universitaires et les militants catholiques ne mâchent pas leurs mots sur le lien entre les questions sociales et environnementales depuis de nombreuses années.

Ce qui est unique dans Laudato Si’, c’est la façon dont le pape François développe et approfondit ces thèmes de manière très visible, en consacrant une encyclique entière à ce sujet à un moment où le monde entier s’engage activement dans la recherche d’un environnement durable.

Qu’est-ce que Laudato Si’ dit à propos du changement climatique ? 

Le changement climatique est un des principaux sujets associés à Laudato Si’, tant parce que l’encyclique explique en détail la nécessité morale de le combattre que parce que la menace de la crise climatique n’a fait que s’accentuer depuis la publication de l’encyclique. 

Laudato Si’ soutient le “consensus scientifique très solide” selon lequel le changement climatique est un fait, ainsi qu’il est prouvé que les activités humaines constituent la première cause de ce réchauffement (LS 23). Le changement climatique constitue “l’un des principaux défis actuels pour l’humanité” (LS 25).

En outre, l’encyclique souligne l’inadéquation majeure des efforts jusqu’à présent entrepris pour atténuer le changement climatique. Ceci est dû au fait que “beaucoup de ceux qui détiennent plus de ressources et de pouvoir économique ou politique semblent surtout s’évertuer à masquer les problèmes ou à occulter les symptômes” (LS 26).

Plusieurs façons de faire face à l’urgence climatique et à la crise de la biodiversité sont soulignées. On retrouve parmi celles-ci une réduction radicale des émissions de carbone et d’autres gaz à effet de serre, le développement des sources d’énergie renouvelables et des capacités de stockage correspondantes, et le passage à des méthodes de production et de transport efficaces sur le plan énergétique (LS 26). Un passage du charbon et du pétrole à l’énergie solaire et éolienne pourrait par exemple constituer une traduction de ces recommandations. La protection accrue des forêts tropicales est également abordée (LS 38-39). 

Qu’est-ce que Laudato Si’ dit à propos des pauvres ? 

Un des thèmes principaux de Laudato Si’ est que les efforts visant à atténuer le changement climatique et à aider les personnes en situation de pauvreté ne doivent pas être opposés les uns aux autres, mais au contraire s’inscrire dans un même projet. 

Il ne serait pas juste de réduire les émissions d’une façon qui nuirait aux personnes en marge de notre société ou qui placerait un fardeau insupportable sur les épaules des pays les plus pauvres. Ainsi qu’il est écrit dans l’encyclique “Il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. Les possibilités de solution requièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la nature” (LS 139).

Les pays à faible revenu vont probablement subir les pires effets du changement climatique et ont besoin d’une aide financière pour effectuer la transition vers des pratiques durables (LS 25). Il est donc du devoir des pays riches de montrer l’exemple en réduisant leurs propres émissions et en mettant des fonds à la disposition des pays en développement qui cherchent à faire de même (LS 170-173). Laudato Si’ note également comment le changement climatique provoquera une augmentation du nombre de migrants quittant des foyers détruits par la dégradation de l’environnement et appelle les gens à accueillir et à soutenir ces réfugiés environnementaux (LS 25).

Qu’est-ce que Laudato Si’ demande aux gens de faire ? 

Le sixième chapitre de Laudato Si’ présente les étapes qu’une personne peut franchir dans le processus d’une conversion écologique. On retrouve parmi celles-ci la prière et la contemplation, l’apprentissage de la nature, l’observance du jour de repos du sabbat et une réduction de la participation aux formes matérialistes de la culture de consommation. Une étape aussi simple que rendre grâce au moment des repas (LS 227) peut nous aider à nous rappeler de l’écologie intégrale et de notre relation à Dieu, à la nature et aux autres.

La plupart des catholiques ont des souvenirs et des expériences positives de la nature, mais n’ont peut-être pas fait le lien avec leur foi. Les conseils donnés dans cette section peuvent donc être utiles pour établir le lien entre spiritualité et conscience écologique.

De plus, Laudato Si’ indique clairement que de nombreux problèmes environnementaux dépassent l’échelle individuelle et s’inscrivent dans des systèmes économiques et politiques plus larges. C’est un fait auquel il peut être difficile de réfléchir.

Même si chaque lecteur de l’encyclique transformait son mode de vie et son attitude personnelle en faveur de l’environnement, cela ne serait probablement pas assez pour faire face à des problèmes tels que la crise climatique et la pollution. En effet, les décisions qui vont avoir le plus de conséquences sur la disponibilité d’énergie renouvelable et de pratiques durables ne sont pas du ressort des individus mais sont prises par les gouvernements et les grandes entreprises.

Il est par conséquent important que les croyants s’engagent politiquement et travaillent de façon stratégique pour un changement positif. Une partie de ce travail peut se faire à échelle locale grâce à la formation de coopératives d’énergie renouvelable et d’initiatives similaires (LS 179). D’autres actions peuvent être menées par le biais de groupes de plaidoyer non gouvernementaux, tels que le Mouvement Laudato Si’. En outre, l’encyclique appelle les catholiques à entrer dans l’arène de la politique nationale et internationale, s’opposant à la tendance des dirigeants à privilégier les gains à court terme et plaidant plutôt pour des politiques qui soutiennent les personnes défavorisées et font progresser le bien commun à long terme (LS 178).

Que nous annonce Laudato Si’ pour l’avenir ?

Laudato Si’ décrit un large éventail de possibilités pour le siècle à venir. L’encyclique aborde de manière stimulante les menaces qui pèsent sur l’homme et l’environnement.

Bon nombre des problèmes évoqués auraient été beaucoup plus faciles à résoudre il y a 30 ou 40 ans et causent déjà aujourd’hui des dommages importants. Cependant, l’encyclique offre également de l’espoir, tant dans les politiques spécifiques qu’elle recommande que dans sa promesse de faire de l’écologie intégrale une perspective nouvelle et plus satisfaisante de la politique, de l’économie et de la vie quotidienne.

Ainsi qu’il est écrit dans l’encyclique: “Cependant, tout n’est pas perdu, parce que les êtres humains, capables de se dégrader à l’extrême, peuvent aussi se surmonter, opter de nouveau pour le bien et se régénérer, au-delà de tous les conditionnements mentaux et sociaux qu’on leur impose” (LS 205).

C’est pour cela que “alors que l’humanité de l’époque post-industrielle [de ces dernières décennies] sera peut-être considérée comme l’une des plus irresponsables de l’histoire, il faut espérer que l’humanité du début du XXIème siècle pourra rester dans les mémoires pour avoir assumé avec générosité ses graves responsabilités” (LS 165). Nous pouvons également voir la conversion écologique non comme un processus purement humain, mais comme une rencontre avec Dieu menant à un changement de cœur et d’esprit empli de grâce. C’est ce type d’expérience que Laudato Si’ recommande aux personnes de foi afin de commencer à avancer vers un monde meilleur et plus solidaire.